STREAMING ET JEUX PROHIBÉS – Ma liberté d’expression est plus importante que du streaming NSFW
Si vous suivez ce que je partage sur ce site, vous n’êtes pas sans savoir que je projette depuis longtemps de faire du streaming de contenus pour adultes.
Le monde est généralement bien fait pour mes projections. J’arrive souvent à être humble dans mes objectifs et j’arrive donc les atteindre. Mais malheureusement pour le streaming NSFW, il semblerait que je me sois leurré.
Pour remettre en contexte, l’idée initiale était de pouvoir streamer du gameplay de jeu avec la même liberté que j’ai sur mon site. Hélas, les coûts pour héberger de manière indépendante du texte et des images n’ont rien à voir avec celui du streaming vidéo. Si l’un est à ma portée, l’autre ne l’est absolument pas au vu de ce que je veux faire. C’est donc vers des plateformes dédiées qu’il faut se tourner pour faire du streaming. Mais une plateforme comme Twitch n’autorise pas le contenu NSFW. Et les plateformes orientées jeux vidéo qui autorisent le NSFW sont loin d’être légion. En fait, j’en ai même trouvé qu’une : une plateforme encore toute jeune en pleine expansion et à échelle humaine. Ce qui m’allait tout à fait.
J’ai cherché à progresser pas à pas pour mieux saisir les possibilités que j’avais dans ce domaine, et pour éviter de gaffer. C’est ainsi que j’ai décidé dans un premier temps de ne pas streamer du contenu NSFW et de me concentrer sur Twitch. Pour autant, j’ai pas mal consulté la plateforme NSFW où je voulais streamer jusqu’à rejoindre le discord officiel de cette dernière. Et c’est là-bas que ça a fâché. Ce serveur discord à la bonne idée de permettre la création de topics où chacun peut proposer des suggestions pour l’amélioration du site. Étant donné que c’est une plateforme encore très jeune, elle est loin d’avoir toutes les features d’une plateforme comme Twitch. Et comme j’envisageais de streamer dessus, c’est un endroit que j’ai pas mal lu.
Il y a quelques jours, quelqu’un a proposé la mise en place de jeux à prohiber à l’instar de Twitch. Ses critères se sont concentrés sur la violence et le viol, mais on peut rajouter aussi la pédophilie avec une réponse qui a suivi. Bon, si ce n’était que ça, je ne me serais pas vraiment attardé dessus. Le truc, c’est que ce topic propose par la même occasion une liste de jeux en guise d’exemple. Et le pas qui blesse, ce que cette liste aborde essentiellement des VN japonais. Forcément, cela a de quoi allumer des voyants chez moi.
C’est une liste que j’ai trouvée hautement discutable. Cela va du compréhensible avec Maggot baits à l’incompréhensible avec Saya no Uta. La réponse qui ouvre à cette suggestion est d’interdire aussi des titres comme Nekopara, cela a eu le don de m’épuiser encore plus. J’avais l’impression d’être face à une réunion de ces gens qui valident les jeux sur Steam. Vous savez, ceux qui vont interdire un VN complètement vanilla mais qui vont autoriser à côté des jeux où on peut faire du sexe avec Hitler. Tout ceci est justifié sur la régie des TOS interdisant justement la pédophilie, le gore et la violence sexuelle. Le problème que j’y vois, c’est que c’est une rigueur complètement biaisée par rapport à ce que ça autorise à côté. Et cela témoigne juste de mon côté un point de vue occidental complètement étriqué. Le rapport à l’interdit dans les productions japonaises est quelque chose de très important. C’est pas juste une histoire de catharsis, c’est ancré culturellement de travailler sur l’imaginaire de l’interdit. Il y a un regard singulier qui est apporté à cela et qui est très distingué de la réalité. Je dirais que les récits japonais touchant à l’interdit prennent de la réalité pour créer des terrains imaginaires qui le séparent hermétiquement de la réalité. Lorsque je lis un VN dans un milieu scolaire où il y a du sexe, je ne me dis pas que j’ai affaire à de la pédopornographie. Je me dis que je suis dans une histoire qui cultive l’imaginaire d’un milieu scolaire et qui l’intègre à un récit pour adultes. Ce n’est pas pour rien que les âges des personnages sont rarement mentionnés. Par exemple, un personnage shota ne se définit jamais par son âge. Ce qui compte, c’est que le personnage ressemble à un enfant. Et c’est bien pour ça qu’on retrouve malgré tout des titres avec du sexe se passant en milieu scolaire sur une plateforme comme Steam.
Une chose n’est jamais toute blanche ou toute noire. C’est bien pour cela que je trouve que c’est très important d’étudier en détail la nature d’un objet si l’on veut établir une liste de produits prohibés pour ne pas se baser aveuglément sur des règles. Je trouve que cet aveuglement est rarement le fruit d’une bonne objectivité vis-à-vis des règles qu’il se dit respecter. Il donne des listes souvent bien trop injustes. Et c’est sur ce dernier point que j’ai décidé de leur répondre.
J’ai également ajouté que j’estimais que c’était l’un des atouts de la plateforme de pouvoir proposer du contenu NSFW à la différence d’un Twitch. J’ai vu dans cette plateforme un terrain de liberté ; mais appliquer une telle rigueur biaisée, c’est être comme Twitch et ne proposer aucune différence en dehors de pouvoir streamer les seins à l’air.
Qu’est-il ressorti de cette réponse ? Une invitation à regarder les TOS et la fermeture du topic de la part d’un admin sans explication. J’étais en train d’écrire une réponse cordiale, donc ça m’a pas mal embêté. J’ai donc décidé de répondre autre part, dans le souhait d’avoir une réponse de l’admin. C’était fondamentalement un échange qui pouvait être intéressant, j’ajoute donc en préambule mon étonnement d’avoir vu le topic se fermer même si ce n’est pas le cœur de ma réponse. L’admin qui m’a répondu, qui est aussi l’un des papa de la plateforme, m’explique qu’il a fermé le topic car tout avait dit sans prendre le temps de lire ma réponse. Je sais qu’il n’a pas lu, parce que mon texte était gros, et que sa réponse est arrivée quelques secondes après. Et… ça a tué quelque chose en moi. C’est pas juste que je me suis senti insulté, c’est que j’ai eu la sensation qu’on insultait une culture entière. Je me suis senti dans un endroit où je n’étais pas accueilli. Cela a illico presto provoqué de mon côté la décision de ne pas streamer sur cette plateforme.
C’est de la tristesse qui m’est ensuite parvenue. J’y pensais depuis longtemps à streamer là-bas.
Cet événement m’a fait réaliser une chose : je ne trouverai pas de plateformes de streaming où je pourrais être bien en matière de NSFW. Je pourrais quand même streamer sans problème sur cette plateforme NSFW. Il y a une différence entre le discours qu’on m’a donné et son application. Ce que j’ai vu de diffuser sur cette plateforme le témoigne bien. Mais l’histoire que j’ai eue me coupe toute cette envie. D’autres plateformes permettant le streaming de contenus matures existent, mais elles sont vraiment moins disposées aux jeux vidéo. Tu ne peux pas rechercher dessus du contenu en lien avec le jeu vidéo. Être là-bas, c’est être noyé autour de personnes qui se masturbent. Et le partage intégré d’un stream de l’une de ces plateformes sur une page internet ne permet pas non plus d’éviter ce que la plateforme partage d’autre part. Quant aux TOS de chacun, on est aussi sur des choses similaires : problématiques sans vraiment l’être. Mais c’est assez démotivant pour moi de voir la même chose partout. Cela me donne l’impression qu’il n’y a aucun lieu sorti de mon site où je peux m’exprimer librement.
Cela m’embête. Partager en direct mes sessions de jeux me plaît.
L’alternative que j’ai à ma disposition, je l’ai déjà faite par exemple avec ma série BLUE DRAGON – Obtenir un new game+ “idéal” pour le mode impossible : c’est intégrer des vidéos au sein d’un article. Mais comme c’est du NSFW, la question du stockage doit être de vigueur. Ce n’est pas partageable sur YouTube pour des raisons évidentes. Et pour les plateformes équivalentes pour adultes, les problèmes sont identiques à ceux que je donne dans le paragraphe précédent.
A l’instar du streaming, les coûts pour faire vivre un site internet avec du texte et des images n’ont rien à voir avec celui d’un site internet qui héberge directement des vidéos. Mais c’est déjà plus à ma portée. J’ai notamment quelques solutions qui me permettent d’héberger et d’intégrer de manière ”indépendante” des vidéos NSFW sans payer jusqu’à un certain point. C’est donc d’abord vers ces dernières que je préfère me tourner. Naturellement, ce sont des solutions aussi sujettes à des règles. Donc cela demande d’autant plus d’avoir un suivi sur ces vidéos.
Mon activité de streaming va donc pour l’heure se poursuivre seulement sur Twitch pour tout le contenu SFW que je veux partager.
Mais je suis un bon gros weeb drapé. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas un jour quelque chose qui ne plaira pas à la plateforme. Genre un symbol art NSFW qui pop sur PSO2 ou un truc que j’estime être SFW mais qui ne l’est pas pour Twitch. C’est un risque que je suis prêt à prendre.
Si cela venait à arriver, je passerais uniquement à du partage vidéo. Cela aurait l’avantage de recentrer mes partages sur mon site. Ce n’est pas si mal !