KATAWA SHOUJO – Là où tout à commencé

Véritable phénomène de son époque, Katawa Shoujo est un VN qui a autant marqué pour son contexte de création que pour sa grande accessibilité : gratuit, et très rapidement disponible dans plusieurs langues, dont le français.
Pour beaucoup, Katawa Shoujo s’est avéré être autant leur premier que leur unique VN. Mais pour d’autres comme moi, il a aussi été l’initiateur d’une passion pour le visual novel.

Pour autant, et c’est peut-être surprenant, Katawa Shoujo n’est pas spécialement un VN que j’aime à la folie comme cela peut être le cas de certaines personnes.
Katawa Shoujo a un contenu qui est très éclaté et très inégal. Je trouve qu’il y a une différence d’écriture assez flagrante entre les routes, et pas qu’en matière de qualité de récit. L’habillage visuel renforce aussi beaucoup cela avec des styles et des bouilles de personnages qui diffèrent d’une CG à une autre.


Je me souviens avoir tout particulièrement tiqué sur la CG de gauche à l’époque. 

Quand je l’avais lu, cela avait eu pour effet de mettre pas mal de distance entre moi et le VN. J’avais la désagréable impression d’être davantage face à une galerie de fan-art et de fan-fiction où chaque auteur partage son truc dans son coin plutôt qu’être face à un réel travail d’équipe. Ce qui n’est évidemment pas le cas.

D’un autre angle, c’est aussi ça qui le rend particulièrement attachant. Sans même connaître le contexte de création qu’il y a eu sur 4chan, l’expérience humaine et créative dont a été sujet Katawa Shoujo est particulièrement visible à la lecture. L’intervention de plusieurs personnes et styles est évident.
Et autant je ne suis pas scotché comme certains sur le VN en lui-même, autant je suis particulièrement admiratif et passionné par sa démarche créative. C’est assez logique que les différences que je mentionne sont dans une moindre mesure des choix délibérés. La scène doujin a toujours eu une grande importance dans le monde du VN, et Katawa Shoujo s’y inscrit d’une bien belle manière.
Katawa Shoujo est à ses prémisses une création communautaire qui s’est développée par de nombreuses discussions et suggestions ici et là. Et même si une équipe a été faite pour développer concrètement le VN par la suite, cette philosophie d’une création faite par toute une communauté d’internet a toujours été conservé. C’est pour moi ce gloubi-boulga qui fait toute la singularité de Katawa Shoujo.

A défaut d’être un objet que je trouve concrètement bien, sa lecture est une expérience que je trouve pourtant fascinante et exemplaire de ce qu’un visual novel peut proposer et représenter. Katawa Shoujo n’a pas été un coup de cœur, mais a su faire naître en moi l’amour débordant que j’ai pour les VN.
Pour la singularité dont il fait preuve, il est toujours resté depuis lors le VN que je recommande en premier pour ceux qui veulent s’essayer à un visual novel.

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