NIER – Avant d’y retourner

Il fut un temps où les jeux de Yoko Taro ne jouissaient pas d’une très grande popularité. C’était avant tout des jeux connus d’une niche de joueur. Personne ne se doutait qu’un jour ses jeux bénéficieraient d’un élan populaire extraordinaire grâce à Automata. Mon expérience avec ses jeux se limite justement à ce qu’il a fait avant celui-ci.
L’idée d’y retourner pour redécouvrir Nier dans son remake et faire sa suite Automata me trotte depuis un bon moment. Mais avant que ce jour arrive, je me suis dit qu’il serait intéressant de partager ce que j’ai pensé du Nier original quand je l’ai fait. Notamment dans le souhait de voir ma perception actuelle évoluer avec ce qui a été fait sur son remake et sur sa suite.

Car ce Nier original, n’est pas spécialement un jeu qui m’a enjaillé. Il m’a même plutôt déçu.
A l’instar des Drakengard, je trouve ses proposions particulièrement intéressantes, mais je les trouve mal exécutées. Le jeu a notamment un système de fin demandant de refaire plusieurs fois le jeu. Son intégration m’est apparue géniale au début, puisque la première fois cela apporte autant une nouvelle fin que de nouvelles scènes durant tous le run. Des scènes qui m’ont complètement retourné et qui m’ont fait dire : ”C’est donc ça, Nier”. Les fois suivantes, ce n’est donc pas le cas. Tu dois juste refaire à plusieurs reprises la même partie du jeu sans aucun changement. En rushant, ce n’est l’affaire que de quelques heures, mais ça m’a énormément frustré. J’ai trouvé ça d’un gâchis énorme. J’aurais aimé que le jeu continue sans cesse à me retourner avec des nouveautés à chaque fois. Plus exactement, la troisième run demande d’avoir toutes les armes du jeu pour avoir une nouvelle fin, mais c’est un pré-requis que j’avais déjà rempli dès ma première partie. Et en dehors même de ce fait, tout comme Drakengard, je trouve que ce pré-requis est insensé et n’a aucune place dans un tel jeu.
A mon sens, Nier est avant tout un jeu qui te fait vivre une histoire par les rouages d’un gameplay, ce n’est pas un jeu qui a un gameplay profond. Son gameplay est simple, en plus d’être à mon sens moyen. Pourtant, c’est un jeu qui dispose quand-même de quêtes annexes, d’un truc de jardinage ou même encore d’un système de taux de drop digne de MMO coréens. La présence de ces choses m’échappe complètement. En plus d’être du contenu dispensable et très moyen, cela n’a rien à voir avec l’essence du jeu. En tant que complétionniste, je suis attaché au portrait d’un jeu par tout ce qui le compose. Et ce genre de choses viennent pour moi complètement entacher tout l’intérêt de Nier. Le jeu se porterait mieux sans.
Une “particularité” du jeu réside aussi dans les alternatives de gameplay qu’il propose. Nier empruntant parfois à certains autres genres de jeu (mais il faut le dire vite fait). Pareillement ici, j’ai trouvé ça terriblement enchanteur au début avant de finir très déçu. J’ai trouvé ça si sous-exploité et bien trop sporadique dans le jeu. Il y avait tellement moyen de proposer quelque chose de plus présent et profond, de vraiment jouer davantage la carte d’un jeu à expériences. Il en est d’ailleurs de même pour le gameplay “normal”. Celui-ci a quand-même différentes composantes qui pourraient le rendre vraiment fun à jouer. Il y a des compétences, un bouquin qui balance des boules, un système de parade et d’esquive…
Ce Nier est à pas grand chose d’être autant une bonne expérience narrative que ludique. En l’état, ce Nier original ressemble plus pour moi à un jeu imparfait avec beaucoup de paillettes.

Je pense que quand on attend d’un jeu avant tout une histoire et qu’on va souvent l’essentiel de ce dernier, sans se préoccuper du reste, l’expérience qu’on se fait de Nier est plus positive. Même si avant Automata il était loin d’être très connu, il avait déjà une bonne réception. Dommage que je n’arrive pas trop à être de ce bord.
Si mon expérience dessus est plutôt négative, c’est bien parce que celui-ci donne d’autre part des choses que j’apprécie. Un jeu que je trouve fondamentalement “mauvais” ne me prend pas au cœur comme cela. Je pense que Nier a ce quelque chose qui fait qu’on le retient, qu’on soit déçu ou conquis. Et c’est bien pour ça qu’un monde où cette perception pourrait changer ne me déplairait pas. Au vu de l’enjaillement d’Automata, je me dis que ça a ses chances.

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