JAPAN EXPO 2024 – Première fois parisienne

Jusqu’à présent, mon rapport aux conventions était plutôt partiel. Elle se limitait à deux entrées faites à la Japan Expo Sud quand j’étais mineur. La première a été organisée par une association qui s’occupe d’organiser des événements pour les enfants, tandis que l’autre a été gérée par des parents d’amis de collège. Dans les deux cas, les accompagnants étaient très peu aux faits de la pop-culture japonaise comme très ignorants des événements que l’on pouvait retrouver. La liberté n’était pas au rendez-vous. Et ces séjours se sont résumés à des errances sur les gros stands commerciaux vendant des répliques d’armes et des shonen jump à 40 euros.
Autant dire que je n’en garde pas un souvenir mémorable. Cela a eu le don de me faire émettre l’avis pendant plusieurs années que la Japan Expo, et les conventions de manière général, n’était qu’un marché géant.
Depuis, pas mal de choses ont évolué. L’immersion de ma passion pour le Japon m’a fait voir d’autres pans (notamment la scène amateur), et l’envie de refaire des conventions est apparue.

Cette année, 2024, est la première année où l’opportunité de pouvoir en faire s’est concrétisée. Et pour repartir aux origines du mal, j’ai décidé de commencer en solitaire par la Japan Expo 2024 de Paris.

Et pour répondre d’ores et déjà sur ce que j’en ai pensé : c’était une expérience tumultueuse.

Et non sans surprise, puisque je l’ai volontairement saboté en grande partie.
Par rapport à ce que j’avais vécu, ou plutôt par rapport à ce que je n’avais pas vécu enfant, j’ai tenu à expérimenter le plus possible ce qu’il était possible de faire dans cette convention. C’est ainsi que j’ai par exemple décidé de visiter tous les stands de la convention et d’assister au plus de conférences différentes (sauf la musique, où cela m’apparaissait déjà tacite). J’ai donc passé sur le devant de la scène cette rigueur explorative au détriment de mes goûts, que j’ai à peine interrogé durant mon séjour.

Pour partager cette première fois, j’ai décidé de relater cette expérience jour par jour de manière chronologique :

JOUR 1


La première chose que j’ai rapidement constatée, c’est que je m’y suis pris trop tôt en termes de planning. Je ne pensais pas que les annonces d’événements dureraient jusqu’à la veille de la Japan. En m’organisant 10 jours à l’avance, je pensais être bon. A la découverte des nouvelles choses, je n’ai pas spécialement été flexible aux changements et je suis resté assez fidèle à ce que j’avais programmé.

Cela a pas mal nourri au début une certaine anxiété vis-à-vis d’y aller seul. Je me demandais si j’allais pas perdre mon chemin ou si je n’allais pas m’ennuyer.
Fort heureusement, j’ai rapidement été surpris des efforts mis en œuvre pour s’y retrouver avec cette Japan. La convention est remplie d’indications de toute part qui facilitent vraiment sa visite. J’ai en fait très vite maîtrisé les lieux.

Conférence Arc System Works

Première conférence, et c’est déjà un peu les soucis qui commencent. Daisuke Ishiwatari a chopé le COVID, donc on l’a eu en visio. C’est une affaire bien triste parce que le monsieur m’est apparu bien sympathique au demeurant. Quant au contenu de l’événement, je ne l’ai pas trouvé très intéressant. C’était grosso modo une suite d’actualités. Et au regard que je porte sur ACS, simplement voir ces dernières sur un site internet me suffit amplement.
Par contre, vis-à-vis des gens très fan des jeux du studio, je comprends tout à fait l’envie de les découvrir au sein d’un tel événement. Et les fans, ils étaient bien là ! La fin de la conf a même été l’occasion pour plusieurs d’entre eux de se bastonner devant les projecteurs. Et j’ai bien apprécié leur enthousiasme.

Conférence fêtant les 20 ans de Dofus


Je pense que ma position vis-à-vis du jeu n’a pas aidé également. Autant cela fait un sacré temps que j’ai mes distances avec Ankama, autant je suis toujours de loin leurs actualités et je connais bien leurs origines. Deux choses qui ont été au cœur de leur conférence, oups. Mon ressenti est donc similaire à la conférence précédente.

Conférence sur les avancées du studio CyberConnect2

De ce que j’ai compris, Hiroshi Matsuyama est un habitué de la convention. C’est peut-être pour ça qu’il est si à l’aise ? En le comparant avec Daisuke Ishiwatari, on a vraiment deux écoles. Ishiwatari est surpris du nombre de personnes jouant à Guilty Gear en France, notamment dans le public. Il fait l’humble japonais typique. Monsieur Matsuyama, quant à lui, part du principe qu’on joue tous à ses jeux. Deux paysages.
Sinon, bon, cela reste encore ici une affaire d’actualités. Ce que je relève quand même, c’est la mention que Fuga se vend apparemment mieux aux US. Et aussi, fait plutôt rigolo, que Matsuyama précise qu’on a le droit de streamer ses jeux et qu’on peut sans problème se monétiser avec.
Genre c’est vrai que sur internet, quand on sait pas si on peut un stream un jeu on le fait pas hein ( ͡• ͜ʖ ͡• ) ? Je trouve que cela donne une image d’une industrie pas très à la page, mais d’un autre côté qui se prononce sur ça ? Cela témoigne d’une écoute, bien que je la trouve maladroite.

Conférence sur les kaijū avec Fabien Mauro

Il y a un historique de Godzilla qui est très bien expliqué. Fabien Mauro connaît son sujet, et il est passionné. C’est ce que j’ai ressenti. D’autre part, c’est vraiment avec cette conférence que j’ai fini par être dubitatif sur la durée des conférences de manière générale.
Les conférences de la Japan oscillent entre 45 min et 1 h. Ce qui me paraît beaucoup trop court pour la plupart des sujets abordés. Cela a pour conséquence de ne pas pouvoir aborder en profondeur les sujets. Fabien Mauro a pour ainsi dire dû couper court à la plupart des extraits qu’il voulait nous montrer. C’est dommage, car moi et les kaijū j’en ai que les grosses lignes. J’ai appris pas mal de détails ici, et je sais que j’aurais pu apprendre beaucoup plus auprès de ce spécialiste. Recevoir des informations sur internet est une chose, les avoir dans un bon cadre et par quelqu’un qui connaît son sujet et qui est didactique en est une autre.

Conférence sur le light novel avec Mahô Editions

Ce que j’ai notamment apprécié ici, c’est la présence de Sylvain Ferrieu, l’auteur FR des Enfants de Gorre. Celui-ci n’est pas à l’origine familier avec le light novel et la pop-culture asiatique de manière général. Il offre un point de vue d’ ʺintruʺ que je trouve assez intéressant. C’est quelqu’un que j’ai ignoré jusqu’à présent parce que j’ai une tendance à privilégier les productions japonaises, et il a vraiment réussi ici à m’intéresser à lui.
Ici encore, c’est une conférence qui va faire vœu de faire l’historique du LN. En partant du Japon pour arriver en France. Au vu de ce que représente aujourd’hui le LN en France (pas grand-chose), j’ai trouvé que avait de d’intérêt. Je suis content de constater la mention de Haruhi Suzumiya et de Kino no Tabi. Cela m’a rassuré de voir que ce genre de titre est bien toujours dans la tête des éditeurs.
La question de la place du LN dans les librairies est aussi de mise, en parlant de ce choix de les mettre aux côtés des manga. L’offre du LN étant encore trop faible, Mahô semble estimer que les LN seraient trop des moutons noirs au milieu des autres livres. C’est ce constat aussi que la plupart des consommateurs de LN sont aussi des consommateurs de manga. En tout cas, c’est vrai qu’à l’heure actuelle, ça m’arrange plutôt bien de pouvoir acheter dans ma même librairie mes LN et mes manga.
J’ai eu l’opportunité de leur poser une question à la fin : pourquoi selon eux les LN historiques comme Kino no Tabi n’ont toujours pas atteint le sol français à contrario de titres plus mineurs ? J’avoue que la réponse m’a pas mal embêté. La popularité et l’actualité jouent beaucoup pour eux. Pour dire, on m’a demandé si je voyais à la Japan Expo du Kino no Tabi (la réponse est non). Non pas qu’ils ne veulent pas, mais ils ont des impératifs à faire pour exister. C’est très triste. Je souhaite à Mahô de sortir de ça.

Conférence avec Shinji Higushi autour des 70 ans de Godzilla

Bah c’était pas une conférence. Le programme annonçait d’abord une prise de parole de 45 min avec Shinji Higushi, puis dans un créneau suivant la diffusion de Shin Godzilla. Bah sa prise de parole, ça a plutôt été 10 min avec le film qui s’enchaîne direct.
Je retiens pour l’avenir que s’il y a deux programmes comme ça qui se suivent, je dois juste pas y aller si je veux pas voir le film. Non pas que j’aime pas Shin Godzilla, mais j’ai déjà vu le film et j’avais pas prévu de rester aussi longtemps. Alors, j’ai bien vu des gens partir après les 10 min où on a eu Higushi, mais moi j’ai pas osé le faire par la force des choses.


Dans les trucs que j’ai voulu tester dans cette première convention parisienne, il y a notamment un test où j’ai voulu voir si c’était possible pour moi de faire tous mes achats le même jour. Histoire d’être léger les jours suivants. Alors… Je l’ai fait… Mais je le referais plus jamais. C’est possible avec le nombre d’achats que je fais, mais c’était vraiment beaucoup trop lourd. J’ai éclaté mon corps. Déjà que j’ai des problèmes de dos, là, ça a complètement enflammé le truc. Le retour chez moi a été un calvaire. Donc pour revenir à la projection de Shin Godzilla : entre mes nombreux sacs et les gens autour de moi, je me suis résolu à rester sagement sur ma chaise.
Ça a failli me mettre dans la mouise, puisque j’ai eu in extremis le dernier train pour rentrer chez moi.

Parce que oui, pour ce séjour, j’ai enchaîné marche + TER + RER tous les jours. C’était très épuisant de fonctionner comme ça, mais c’était le plus économique. Cela donne quand même envie de se pencher sur des solutions d’hébergement pour les prochaines fois.

JOUR 2

Conférence sur Ring avec Takuya Wada et l’actrice Ino Rie

J’étais tellement mort une fois rentré, que sans grande surprise, j’ai pas réussi à me lever quand je le voulais. Donc je suis arrivé à la fin.
J’ai eu le passage autour de la conception de l’œil de Sadako. C’était intéressant. Si toute la conférence était au même niveau, ça devait très chouette. Dommage pour moi.

Masterclass avec le comédien de doublage Arnaud Laurent

Beaucoup d’informations en peu de temps et pas de prise de parole du public. Un vrai speedrun. Le monsieur explique très bien en temps record le côté technique qui amène à la production d’un doublage. Sachant qu’à quelques petites choses près, tout ce qu’il dit vaut pour le doublage de manière générale. Il fait vœu ici de se concentrer sur cet aspect-là et de ne pas parler de qualité d’interprétation. Je trouve ça pas plus mal.
Le monsieur m’est plutôt étranger, je regarde rarement de la VF, mais il était plutôt convaincant sur scène. Il anime bien et a de l’humour, ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde. Bon par contre, clairement, je trouvais qu’il forçait parfois un peu trop le show et les comiques de répétition. Rien de vraiment nouveau pour moi dans ses explications, mais je ne regrette pas d’avoir vu cette masterclass. J’étais curieux de voir la prise de parole d’un comédien habitué des animes.

Conférence avec l’illustrateur de kaijū, Yuji Kaida

Yahou ! C’est Fabien Mauro qui a animé cette conférence ! J’avoue avoir vraiment aimé le voir à plusieurs reprises dans cette convention. Non seulement il connaît son sujet et anime bien, mais il pose aussi des questions qui sont autant intéressantes pour le fan de kaijū que celui qui n’y connaît rien.
Yuji Kaida était déjà intervenu le jour d’avant et avait commencé un tableau qu’il a pu nous montrer terminé ce jour-là. C’était super cool à voir.
Je ne soupçonnais pas qu’il avait une telle influence sur le paysage des tokusatsu. J’ai appris dans cette conférence que Shinji Higushi et Hideaki Anno se sont inspirés des illustrations de Kaida pour Shin Ultraman. Autant vous dire que ça a suscité chez moi un boost d’intérêt pour l’illustrateur.

Conférence avec Shinji Higushi – Round 2

Higushi justement.
Cette fois, c’est vraiment une conférence. J’avais pas prévu d’y aller, je devais normalement faire la bise à la conférence avec Tetsuhiro Hirakawa. M’enfin si tu me demandes de choisir entre un mangaka où j’ai rien lu de lui et un réalisateur de cinéma où j’ai vu ses films, le choix est vite fait.
La conférence s’est pas mal axée sur les origines de son travail. Ses parents l’ont très vite interdit de consommer des choses en lien avec les kaijū. Celui-ci a donc passé pas mal d’années à gruger ici et là pour en manger. J’ai pas pu m’empêcher de faire quelques parallèles avec ma vie. Comme Hideaki Anno, Shinji Higushi a un côté enfantin qu’il n’a jamais quitté. C’est vraiment un bon vivant. C’est quelqu’un d’heureux. Et il était heureux d’être là. C’est mon ressenti. Il a pris des photos de groupe avec nous à la fin, c’était trop chou. C’est pas tout le monde qui le fait mine de rien.
A l’occasion d’une question, il a aussi abordé les deux adaptations cinématographiques de Shingeki no Kyojin, et il a un avis qui me plaît bien à ce sujet. Il est très content de les avoir fait, mais il ne se verrait pas en refaire au vu de la tournure qu’a pris le manga par la suite. Il avait proposé de faire ces films à un moment où le manga vivait encore uniquement de son pitch initial. Et c’est vrai qu’à y penser, son début a un côté kaijū. C’est des films qu’il apprécie notamment pour toute l’expérimentation qu’il a pu faire dessus. Sans ces derniers, il n’y aurait pas eu Shin Godzilla.

Exposition Godzilla

Je triche avec ma chronologie pour conclure dès maintenant avec Godzilla.
C’est une exposition que j’ai trouvée décevante. Cela manquait cruellement de valeur ajoutée par rapport à ce que j’ai entendu en conférences. L’expo a quatre moments de lecture dont trois abordent de la même manière des informations que j’ai déjà entendues en conférences. Paradoxalement, l’expo arrive aussi à rendre moins intéressant la conférence avec Yuji Kaida. L’interview présente dans l’expo reprenant tout ce qui été dit, en rajoutant des trucs en plus.
J’arrive à cette conclusion que s’il y a des conférences et une exposition sur un même sujet dans une Japan Expo, cela ne sert à pas grand-chose d’aller voir les deux.
Petite remarque d’autre part, tous les textes de l’exposition sont tirés d’un bouquin que nous sommes invités à acheter pendant la convention. Je trouve ça plutôt moyen. Cela réduit pas mal l’intérêt de l’exposition à sa scénographie et aux quelques objets qu’il expose.
Les 3/4 de l’exposition sont des enchaînements de panneaux présentant de manière chronologique les différents films Godzilla. Et présentation, c’est un grand mot. Ce qu’on a, c’est une reproduction d’une affiche de film (étirée à mort pour les premiers films), quelques photogrammes, un résumé du film et l’année de sortie. Je préférerais avoir des analyses et des interventions d’auteurs / d’artistes. Des films Godzilla y en a plein. Tu passes donc plusieurs couloirs à n’avoir qu’une énumération de ça. Je trouve ça assez ridicule.
Reste alors les illustrations de Kaida et les rares vitrines montrant des objets issus de la franchise. Il y a notamment un distributeur de papier toilette qui a su faire parler de lui. Je plussoie, il est incroyable.

JOUR 3

Spectacle avec la mascotte de la préfecture de Kumamoto, Kumamon

Pas la première fois que ce spectacle a lieu à Japan Expo, mais osef c’est ma première mois à moi. J’en profite. Et quel moment de bonheur.
Déjà le staff qui s’occupe de l’événement est presque entièrement japonais, ce qui change de tous les autres événements que j’ai eus. Tous le monde pouvait demander au staff une casquette en papier Kumamon pour vivre comme jamais la rencontre avec Kumamon.
J’ai tellement adoré. J’avais le sourire tout le long à applaudir sur ses danses et à rigoler sur ses interventions. C’était beaucoup trop mignon. Je pensais pas que je serais aussi sensible à quelqu’un qui joue un personnage sous un costume intégral.
Par contre, l’événement étant peu traduit pendant les moments de danse, c’était parfois difficile pour le public. Il était plusieurs fois attendu qu’on fasse des gestes à des moments précis. Mais comme c’était pas traduit, la plupart des gens ne captait pas le bon moment. Dommage.
A la fin, on a pris des photos de groupe avec Kumamon, certains ont pu le check ou lui faire des câlins. Dingue.

Conférence sur les régions japonaises par les offices du tourismes local

Ce qui est appréciable dans cette conférence, c’est ce souhait de présenter autre chose que les gros sites touristiques que peut être un Tokyo ou un Kyoto. Bon par contre, tout comme j’ai du mal avec les histoires courtes d’hentai avec masses de personnages, je trouve ça pas fou de présenter autant d’endroits en 45 min. Aucun office n’a vraiment le temps de parler convenablement du lieu qu’il promeut.
La présentation de chaque office est indépendante et fonctionne différemment.
Pour la région du Tōhoku, on a une personne française qui lit un texte accompagné d’une japonaise qui doit travailler pour le tourisme du Tōhoku ? Elle était là mais elle parlait pas. La personne qui parlait avait le trac, j’avais de la peine pour elle. Je retiens dans ce qui a été dit qu’il y a de gros festivals l’été, le temple Yama-dera et le village historique Ouchi-juku.
Avec la préfecture de Saitama, c’est une japonaise qui lit cette fois un texte en français. Et je me demande si elle savait ce qu’elle disait. En tout cas, malgré elle, je trouvais que ça avait son charme. Je retiens pas grand-chose hélas si ce n’est l’accent mis sur la nourriture.
Pour ce qui concerne la ville de Fujiyoshida, c’était le retour d’une personne qui parle en français, et sans texte. Fou. Et la personne qui parlait, c’était un youtuber, Ichiban Japan. Sans surprise, il est bien plus à l’aise que les autres. Je retiens surtout de son intervention que la ville a plein de petits coins où il est facile d’être en échange avec les locaux à la différence de grandes villes.
La conférence s’est conclue avec une présentation sur l’expo universelle de 2025 à Osaka. Avec cette partie, c’est le retour d’une personne qui lit un texte et qui a le trac. J’avoue ne rien avoir retenu de ce moment-là si ce n’est qu’en terme de mascotte, je préfère Kumamon à la mascotte de l’expo.

Exposition hommage à Buichi Terasawa

J’ai enchaîné juste après avec l’exposition dédiée à papa Cobra. Que j’ai trouvé bien meilleure que celle sur Godzilla. Apparemment, celle-ci est une version miniature de ce qu’on aurait eu si Buichi Terasawa avait pu venir à la Japan Expo. C’était prévu, avant que le COVID pointe le bout de son nez.
Il y avait aussi une conférence sur Buichi Terasawa, mais je ne l’ai pas vu et c’est sûrement pour le mieux. Au moins, j’ai pas eu la sensation d’avoir quelque chose en doublon.
Là aussi on a une chronologie des différents produits culturels de Terasawa, mais y a pas 300 trucs comme Godzilla. Plus de temps est de facto accordé à chaque objet. On a davantage de reproductions d’images, avec même plusieurs formats. Il y a aussi des commentaires qui accompagnent les résumés des produits. Il en résulte une exploration plastique que je trouve bien plus chouette. En plus des quelques objets exposés, à l’instar de l’expo sur Godzilla, j’ai beaucoup apprécié la présence supplémentaire de livres consultables sur place.
Est-ce que c’est une expo extraordinaire pour autant ? J’irais pas jusque-là. Les textes sont toujours tirés d’un bouquin qu’on t’invite à acheter. Et si j’apprécie les petits commentaires qu’il y a en plus des résumés, ces derniers sont extraits d’un texte que tu lis déjà autre part dans l’expo. J’aurais aimé davantage de commentaires et d’analyses sur les productions de Terasawa. C’est une exposition qui se veut être un hommage à l’auteur, mais on a finalement comme seule réelle intervention une interview de son vivant. J’aurais bien aimé avoir des prises de parole de spécialistes ou d’auteurs… C’est peut-être dans leur bouquin-là… Rah.
Sinon, et sans parler des produits culturels qu’il a faits, c’est une exposition qui a été pour moi une bonne piqûre de rappel de pourquoi je n’apprécie pas la personne qu’est Buichi Terasawa.

Conférence sur le marché du light novel avec JNC Nina, éditeur FR numérique de LN

Papa LaNovel et papa Mahô sont aussi présents ! Il y a aussi un journaliste d’Animeland qui a pas mal œuvré à parler de LN dans le magazine.
La conférence commence de manière similaire à la conférence avec Mahô, avec une présentation de ce qu’est un light novel. Mais je trouve que la présence des autres personnes la rend plus intéressante.
Cela part très vite ensuite sur la situation française du light novel en France. Pour eux, le marché commence tout juste à exister. Il marche définitivement quoi qu’en disent certains éditeurs. C’est surtout que le temps de production est différent de ce que les éditeurs connaissent davantage. Les chiffres ne sont pas à comparer avec ceux des manga, ceux que font malheureusement plein d’éditeurs.
Kurokawa était apparemment présent en scred dans le public pour juger la réception du public, donc moi j’ai gueulé comme jaja pour les soutenir. J’imagine que c’était en partie du show, mais j’étais bien content de perdre ma voix pour le light novel.
Cette réunion de différents éditeurs avait un côté Avengers qui m’a bien plu. Tous témoignant leur envie de travailler ensemble pour faire grandir le light novel en France. Par contre, ça m’a fait poser des questions sur l’éditeur manquant, Ofelbe, pourtant bien présent à la Japan Expo.

Exposition Osaka

Très sage et petit. L’exposition est une suite de pancartes à la même échelle sur des murs bleus. Chaque pancarte a plusieurs images et aborde avec un texte une thématique touristique pour la ville. J’ai trouvé que c’était de bons textes introductifs à chaque fois. Mais ici encore, je ne vois pas de valeur ajoutée quand on le compare à ce qu’on peut trouver sur internet. Encore une fois, je ne suis pas le public concerné.

JOUR 4

Conférence manga Digital vs Papier

De ce qui a été rapporté, le marché numérique a explosé au Japon. C’est plus de 70% du marché du manga qui est numérique là où on est à 2-3 % en France. Sacré différences. Cette explosion au Japon, elle est expliquée par le nombre gigantesque de séries. Le japonais manque de place et le numérique permet de proposer encore plus de séries.
Pour autant, le marché français n’est pas à rougir de ce côté-là. Quand on regarde Webtoon, d’ailleurs présent dans cette conférence, il n’y a pas de quoi s’inquiéter a priori. Je connais dans mon entourage plusieurs personnes qui mangent à gogo sur cette plateforme. Je me dis que si eux mangent comme ça, alors c’est que c’est déjà plié.
Sa popularité est à mon avis annonciatrice de ce qui attend le marché de masse. Avec le numérique comme moyen de découverte, et le physique comme produit dérivé.
Ce décalage de pourcentage est pour l’heure surtout une affaire d’offre. Offre qui va ne faire que croître avec le temps. Je ne suis pas inquiet pour eux.
Je suis en fait davantage inquiet pour mes bouquins que je préfère acheter en physique. Et c’est plus pour ça que je suis venu à cette conférence. J’avoue que quand madame Webtoon dit qu’elle a hâte de voir tous le monde lire du manga sur smartphones dans le métro, comme à Séoul, ouais moi ça m’emballe pas. Mais on va clairement vers ça, c’est certain.


La fin de cette conférence a été le point de rencontre d’un rendez-vous assez improvisé avec quelqu’un de mon instance Mastodon : Yamakyu. C’est notre fan inconditionnel d’Umamusume là-bas. J’ai beaucoup aimé voir en vrai sa passion pour cette licence, et j’ai découvert avec lui la démo d’Umamusume: Pretty Derby – Party Dash. J’ai eu une bonne impression du jeu, d’autant que c’est une licence que j’ai encore jamais touchée. C’est prévu hein, mais tout vient à point à qui sait attendre. La démo proposait qu’un seul mini-jeu du party-game, mais je me suis fait la réflexion que le jeu se tenait déjà bien ainsi. Pour peu d’avoir plusieurs maps, et quelques variantes. Si c’est le cas, et que c’est accompagné en plus de d’autres mini-jeux, alors y a vraiment moyen que je trouve ce jeu chouette.

A partir de cette rencontre, je suis arrivé à un moment assez capital dans le bilan que je tire de cette Japan Expo. Ce n’est arrivé qu’à la toute fin de mon séjour, mais j’avais enfin du temps pour moi pour la première fois. J’avais enfin terminé cet objectif de faire le tour de tous les stands et je n’avais pas de conférences à aller voir dans l’immédiat. Je me suis senti libéré d’un poids énorme et je pense que ce n’est vraiment qu’à ce moment-là que j’ai commencé à prendre réellement du plaisir à cette Japan Expo. Hélas, j’avais conscience que cela arrivait bien tard, et que je ne pouvais pas faire grand-chose de ce temps.

Pendant que je réfléchissais à cela, je me suis posé sur le stand d’Hololive et j’ai assisté à un quiz sur des mots français avec ces VTubers que je ne connais pas. Fallait voir les gens qu’il y avait devant. Une vraie secte, mais une secte vraiment chouette à voir. J’ai beaucoup rigolé. Le public comme les VTubers, tout le monde était si adorable. Je pense que ceux qui ont suivi les différentes interventions des VTubers d’Hololive EN ont dû vraiment passer une excellente convention. Je suis d’autant heureux de constater que la barrière de la langue n’a pas été un problème.
Plus je pense à la présence d’Hololive à cette Japan, et plus je trouve que c’était incroyable.
Celui-ci a d’autre part mis des points sur les i quant à ma démarche ʺJe passe une Japan Expo bof volontairement pour en passer des bonnes aprèsʺ.
Quand je passais en toute vitesse à côté du stand, j’étais assez fasciné par les gens qui restaient devant malgré l’absence d’événements. Et pour le coup, je leur donnerais plutôt raison d’avoir fait ça.

Une photo prise lors de mes nombreuses passages à côté du stand. Là, on est en plein karaoké. On pouvait souvent avoir en haut à droite le visuel de ce que le VTuber voyait de nous.


La Japan Expo parisienne, c’est quelque chose de vaste. Il y a beaucoup de choses à voir et à faire. Je pense que c’est impossible de trouver son compte dans tout. Il y a tout et son contraire.

Je ne regrette pas pour autant d’avoir cherché à dresser une carte large de ce que l’on peut vivre à une Japan Expo. Cela m’a permis de savoir avec clarté ce que j’avais envie de vivre ou non dans une convention comme celle-ci.
Ma Japan Expo n’est pas une Japan Expo où j’enchaîne les stands, les expo et les conférences, mais une Japan Expo où j’épouse des espaces précis. Je comprends tout à fait la personne qui passe sa Japan Expo à juste jouer au mahjong et à acheter le dernier Irodori Citron chez Kawa-Soft. C’est sur ce penchant que je vais me diriger.

Malgré le temps qui manquait, j’ai pu faire parler mon cœur une fois à cette convention. Et quelle fois ! Plutôt que de partir sur la conférence de clôture de la JE, je suis partie sur le dernier événement de Stream & Chill. Et…
Croyez-vous au destin ? Moi en tout cas, ce genre de moment me donne envie d’y croire. Puisque ce n’était nulle autre que Mamaprika qui faisait la clôture de Stream & Chill : une ancienne de Legendra ! Sa présence à la Japan Expo a été annoncée à la dernière minute, donc c’était passé sous mon radar. Décidément, Legendra continue de me faire vivre de grandes émotions.
Installé sur des petits coussins, le plateau bien face à moi, je me suis senti si bien. Je me suis senti à ma place. Désormais convaincu que ma prochaine Japan Expo sera formidable.

3 commentaires

  1. J’ai lu le début et un peu en diagonale, tu m’excuseras…
    Mais j’ai vu à la fin les pourcentages de lecture de manga sur téléphone ‘intelligent’ au Japon! c’est beaucoup, 70%. Il me semble qu’au Québec, les liseuses ‘Kindle’ et la lecture de bandes dessinées ou romans et trucs comme ça ne sont pas si populaires, même chez les jeunes. Je crois que le marché de la bande dessinée ici marche bien quand même. Le manga est très populaire aussi.

    Je suis un vendu du papier, ça pourrait diminuer, mais on a de la ressource encore par ici, j’ai tout de même beaucoup d’espoir, même si c’est naïf.

    Les librairies indépendantes au Québec se regroupent sous un même réseau qui s’appelle « Les libraires » et ça aide énormément ces petites librairies à avoir un portail numérique qui facilite beaucoup les commandes de livres en français et anglais.

    Mon grain de sel.

    • (J’ai lu ton autre commentaire également)
      Le Québec est peut-être assez similaire à la France dans son attachement au livre physique ? Ce ne serait pas étonnant au vu de nos liens ?

      Le truc, c’est que nous habitons dans un monde mondialisé. S’il y a un monde où aujourd’hui le Québec consomme moins le livre numérique, l’effet de masse d’une consommation majoritaire dans d’autres pays ne l’épargnera pas un jour ou l’autre.
      En France, beaucoup aiment dire que les modes et les mouvements sociaux / politiques qui arrivent aux USA surviennent en France 20 ans plus tard. Le Japon a quelque chose de similaire, mais on va surtout parler de 30 ans.

      Je trouve en tout cas très bien qu’il y ait un réseau comme les « Les libraires » pour les librairies indépendantes. Quoi qu’il advienne, je suis convaincu que le livre physique ne disparaîtra jamais. Et c’est typiquement grâce à ce genre d’initiatives.

  2. Oups, je voulais dire ici : Il me semble qu’au Québec, les liseuses ‘Kindle’ et la lecture de bandes dessinées ou romans EN VERSION NUMÉRIQUE ne sont pas si populaires, même chez les jeunes.

    je devrais aussi vérifier mes sources.

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