MES MEILLEURES EXPÉRIENCES DE MMORPG NE SONT PAS SUR DES MMORPG

Je pense que le MMORPG est un genre complètement fondamental de ma vie et de mon profil de joueur. Celui-ci se hisse comme l’un de mes initiateurs vidéoludiques, que ce soit avec Dofus, Wakfu ou bon nombre de MMORPG coréens free-to-play dès mes années de primaire.
Ses caractéristiques qui le définissent ou celles qu’il utilise fréquemment sont des bonbons dont je ne peux me lasser.
Pourtant, même si j’ai un nombre certain d’heures passées sur ce genre, je ne peux pas dire jusqu’à présent que je sois rentré sur ne serait-ce qu’un seul MMORPG de manière durable et continue.
Si je reviens toujours dessus, d’autres éléments m’en extirpent.
C’est de ce fait que mes meilleures expériences de MMORPG proviennent de produits culturels qui abordent le MMORPG sans en être un pour autant.

Je pense que mon rapport aux MMORPG sorti du genre entretient chez moi une version romancée et idéale de ce que devrait être un MMORPG. Et que ces différences que je perçois avec les vrais MMORPG sont à la source de mes arrêts récurrents.

L’une de ses différences est le rapport à la progression. Tous les jeux que j’ai touchés ont fini par être le sujet à la tricherie et à des bails meta. Du contenu est délaissé au profit de certains contenus plus optimaux pour progresser. Le rapport à la découverte est très réduit, la majorité des joueurs suivant dès le départ des guides sur internet. Parfois, cela a même pour conséquence d’entacher l’expérience de joueurs voulant fonctionner autrement. Pour moi, c’est comme si le jeu et ses intentions initiales disparaissaient.
Pour donner un exemple explicite que je déplore, c’est l’utilisation des bots et du multi-compte. Le jeu ne devient plus un jeu social, mais un jeu de gestion de fenêtres. Pour peu que le multi-compte soit une mouvance populaire, ce qui arrive fréquemment, cela modifie considérablement l’expérience d’un joueur monocompte. Celui-ci va peut-être avoir du mal à jouer avec des gens et l’économie du jeu va lui apparaître en sa défaveur. Le multicompte est parfois si populaire que cela amène même à des commentaires que je trouve invraisemblables. Quand Ankama a annoncé un serveur monocompte pour Dofus Retro, il y a eu toute une vague de personnes disant que le jeu n’était pas faisable de cette façon… Alors que c’est littéralement comme ça qu’il est censé être joué !

Dans tous les produits culturels que j’ai consommés qui ne sont pas des MMORPG mais qui relatent des événements se passant dans un MMORPG, c’est un courant autre qui l’emporte. Et peut-être que celui-ci tient ses origines d’un temps d’internet où la navigation et la circulation des informations n’étaient pas autant prolifiques que disparates ? Ici, l’information est rare, et elle n’est pas donnée à tout le monde. Chacun doit découvrir ce que réserve le monde social et virtuel à laquelle il joue. Le rapport à la tricherie et à l’optimisation est souvent pointé du doigt. C’est le fait de vivre avec un grand V qui prime. L’idée d’un monde virtuel nous faisant vivre une seconde vie est souvent poussée à son paroxysme. Ce sont les rencontres et les progressions globales sur le jeu qui sont les maîtres.

Mes deux représentants phares en matière de produits culturels ne sont pas originaux, puisqu’il s’agit de Sword Art Online et .hack.
Le récit original de SAO s’écarte rapidement de la question du gameplay au profit de la vie avec et au sein du virtuel. La licence transmedia .hack suit une voie que je trouve similaire avec ses animes.
SAO est avant toute chose un light novel, mais il s’est rapidement décliné en plusieurs formats, le rapprochant pas mal de l’approche de .hack.
Tous deux ont à côté des jeux vidéo qui se concentrent bien plus sur cette question du gameplay dans un MMORPG. Et cela tombe plutôt bien, puisque ce sont des jeux ! Mais élément intéressant, leurs jeux ne sont pour autant pas des MMORPG. Ce sont des jeux principalement solo qui simulent une expérience de MMORPG. Cela peut passer par la présence d’un faux tchat, d’un faux site web ou encore par un build management similaire (rareté des équipements, upgrade de son personnage, système de combat similaires à de vrais MMORPG…).
La première fois que j’ai touché à un jeu SAO et à un jeu .hack, j’étais vraiment surpris des rapprochements que faisaient ces jeux pour donner des feelings similaires à de véritables MMORPG. Et surtout, j’étais surpris de voir à quel point ils étaient plus saints que leurs références. Mes reproches principaux au genre étant complètement absents ici.

Je ne connaîtrais pas Fatal Bullet, je pourrais me méprendre sans problème que cette capture provient d’un MMORPG !

Je trouve aussi intéressant comment ces jeux restent malgré tout bien conscients de ne pas être de vrais MMORPG, et développent en considération leurs propositions.
Et sur ce point-là, cette conscience est commune aux autres formats de SAO et .hack : ils ne se font pas passer pour des MMORPG, ils le théorisent.

Et qu’est-ce j’aime ce genre de productions.

Peut-être que seul ce que propose théoriquement le MMORPG peut me satisfaire ? Que les causes de son application appliquent inévitablement des séquelles ?

Mais évidemment, dur de s’arrêter à la théorie…

2 commentaires

  1. Intéressant comme observation! j’aimerais bien essayer .hack un jour. j’avais lu une critique du premier jeu de la série sur Legendra.

    les MMORPG, c’est souvent un type de jeu où je sens dès le départ que j’ai manqué le navire. j’ai toujours eu des ordinateurs très modestes et maintenant, c’est que de la récupération d’ordis des autres, alors si je joue à un truc récent dessus, ça relève du hasard ou du miracle. ça fait que je suis 5 à 10 ans en retard de toutes façons! je pense que c’est mieux s’il y a des moments où l’on joue avec des potes, mais rendu là, je préfère jouer à un jeu sur le même écran avec d’autres plutôt que d’être chacun pour soi chez soi.

    J’ai toujours préféré jouer à un RPG seul. En faisant équipe avec des gens, je perds le fil de l’histoire car je suis distrait quand on parle, etc. Quoique j’ai des bons souvenirs à jouer à Legend of Mana avec un ami. Sinon, je m’étais greffé le temps d’une soirée à un couple d’amis qui jouait à Secret of Mana, c’était amusant!

    Répondre à ton article me donne le goût d’aller voir si Slayers Online existe encore, haha.

    • Slayers Online existe toujours ! Quant à sa forme actuelle, c’est bien différent de ce que tu as dû connaître. Mais je ne pourrais pas t’en dire plus. Ma connaissance de Slayers Online se limite à quelques témoignages sur internet. Je n’y ai moi-même jamais joué. Mais peut-être un jour ? Qui sait ?

      Je préfère aussi jouer en solo. Mais j’éprouve aussi un intérêt pour le jeu à plusieurs. C’est un plaisir bien différent pour moi !

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